Contenu
L’historique sur les BSPCE et les Equity
« Equity » est le terme utilisé pour désigner les actions ou les parts d’une entreprise. Ces actions sont détenues par les actionnaires et constituent ainsi l’apport financier d’une entreprise
Au fil du temps, donner de l’Equity à ses collaborateurs est devenu un moyen d’impliquer ses employés. Au-delà du salaire versé tous les mois, donner des parts de l’entreprise est un levier pour l'engager dans l'avenir de la startup. Les collaborateurs ne sont alors plus uniquement des employés mais des investisseurs de la startup qui auront à cœur de voir émerger et réussir le projet entrepreneurial des fondateurs.
Faire participer les employés, notamment les premiers qui rejoindront les équipes, c'est donc un moyen de les faire tendre à aligner leurs enjeux sur ceux des fondateurs : Contribuer au succès de la startup.
C’est également un argument supplémentaire pour attirer des candidats. Les equity sont donc un levier majeur dans la politique RH d’une entreprise. Ils permettent :
· De donner des arguments supplémentaires en phase de recrutement des candidats
· D’encourager l’engagement des collaborateurs au sein de l’entreprise
· De favoriser la rétention des collaborateurs (notamment par le biais des BSPCE, voir section suivante).
Dans la majorité des cas, ces actions sont délivrées aux employés sous la forme de BSPCE (Bons de souscription de parts de créateur d’entreprise).
Les BSPCE, qu’est-ce que c’est ? Définition.
Dans la grande famille des instruments financiers, les BSPCE font partie de ce que l’on appelle des options. C'est un acronyme qui signifie Bons de Souscription de Parts de Créateur d'Entreprise.
Première information importante, quand vous recevez des BSPCE, vous ne recevez pas des parts ou des actions de l’entreprise en question. En effet, vous recevez des droits à acheter des actions, à un certain prix, et sous certaines conditions.
Les BSCPE sont des droits, et non un devoir, à acheter des actions à un prix fixé au moment de l’attribution de ces options, si certaines règles sont remplies.
Les conditions à remplir pour pouvoir exercer son droit à acheter les actions sont multiples : Ancienneté dans l’entreprise, performance…
C’est ce qu’on appelle « la période de vesting ». C’est le temps à attendre pour pouvoir acheter effectivement les BSPCE. La plupart du temps, l’obtention des BSPCE est progressive :
· 25% la première année
· 25% la deuxième
· Et ainsi de suite
L’idée est donc ici de « mériter » les BSPCE. Pour l’employé, l’intérêt est que le prix est déjà fixé d’avance.
Exemple : Je rejoins une entreprise où j’ai le droit à 100 parts pour le prix de 10 €. La valorisation actuelle de mes parts est de 1 000€. La règle pour que j’obtienne ces 100 parts est que je reste 5 ans dans l’entreprise. Au bout des 5 ans, je peux acheter les 100 parts à 1 000 €. Entre temps, la valorisation des actions a augmenté avec la croissance de l’entreprise. Ceux-ci valent désormais 20 €.
Je peux donc acheter des actions d’une valeur de 20 € pour seulement 10 € !
Autre terme technique : Le cliff. C’est la période, généralement 12 mois, pendant laquelle le salarié ne débloque pas de BSPCE.
Si le salarié quitte l’entreprise avant la fin du cliff, il ne pourra pas acheter de BSPCE. L’employeur évite ainsi que les actions soient dilapidées au profit de collaborateurs ne s’inscrivant pas dans la durée du projet.
Comment ça se passe concrètement pour les BSPCE
Le pourcentage de parts attribués dépend du statut de la startup et de la position de l’employé dans l’organisation.
· Dans un projet Early Stage, les parts peuvent monter jusqu’à 1,5/2% pour des employés clés, membre du board exécutif par exemple.
· Jusqu’à la dizaine d’employés, les parts sont généralement à un peu plus de 0,1%
· En phase de croissance, les parts sont comprises entre 0,01 et 0,1%
Imaginons un candidat embauché dans un projet Early stage. Le contrat stipule 1% des parts, soit 1000 actions, valorisées à 10 € par action.
Les règles fixées sont les suivantes :
· 0,25% à la fin de la première année
· 0,25% la deuxième année
· 0,25% la troisième année
· Et les derniers 0,25% la quatrième année
Notre candidat reste 5 ans dans la structure. Il peut ainsi exercer l’ensemble de ses droits et acheter les 1 000 actions au prix initialement fixé pour un montant total de 10 000 €.
2 options s’offrent à lui : Acheter les parts ou bien attendre.
En théorie, il n’y a pas de raison de se presser pour acheter les parts. Les raisons qui peuvent pousser à exercer ses droits peuvent être motivées par la volonté de quitter l'entreprise par l’employé.
En effet, certains accords de BSPCE stipulent qu’un employé quittant l’entreprise ne peut exercer ses droits que pendant une période de x mois.
Ainsi, il est possible d’attendre que la situation financière de l’entreprise (ou du candidat) soit suffisamment claire avant d’exercer ses droits sur les BSPCE.
L’intérêt d’acheter des parts de l’entreprise, est de gagner de l’argent sur une potentielle plus-value.
Il faut donc éviter à tout prix le risque de surpayer des actions.
Quand revendre ses parts / ses BSPCE ?
Une fois ses parts achetées, la question que vous vous posez probablement est : Comment écouler ses actions et effectivement réaliser un gain sur la plus-value ?
Un employé détenant des parts peut les vendre dans plusieurs cas :
· L’entreprise rentre en bourse. Comme OVH (pour prendre un exemple récent), une organisation réalisant son IPO offre la possibilité aux actionnaires actuels de revendre leurs parts
· Un rachat de l’entreprise est effectué par un ou plusieurs actionnaires, une autre entreprise ou un fonds d'investissement.
· Les actions sont rachetées par des fondateurs ou d’autres collaborateurs de l’entreprise
En synthèse, les BSPCE sont une possibilité offerte aux salariés de gagner de l’argent en misant sur l’augmentation potentielle de la valorisation d’une entreprise.
En prenant le cas d’une success story, qui, pour rappelle, est par définition un fait très rare :
Un employé rejoignant une startup Early Stage qui devient au fil du temps une Licorne, avec 1% des parts de l’entreprise peut gagner environ 20 ans en salaire !
Encore une fois, ce cas est un fait rarissime et, bien que le jackpot soit possible, il ne peut pas justifier de baser une rémunération uniquement sur des BSPCE.
Pour aller plus loin sur les BSPCE et les startups
- Un article pour comprendre l'organisation d'une startup
- Un article de blog explicatif sur les levées de fonds en start-up et leur fonctionnement
- Notre étude sur les salaires en startup qui vous donnera des billes pour bien négocier votre salaire